Journal d'Oaxaca... Peter Kuper / Livres
Journal d'Oaxaca est un livre écrit par Peter Kuper, édité en septembre 2011 aux éditions Rackham. En juillet 2006, Peter Kuper décide de s'isoler au Mexique, dans la région de Oaxaca, pour terminer dans la tranquillité son Arrête d'oublier de te souvenir (paru en France chez çà et là ). Parti de New York pour fuir les polémiques autour de l'Irak, Kuper se retrouve au coeur des affrontements entre la police et l'APPO (Assemblée populaire des peuples d'Oaxaca) dans ce qu'on appellera plus tard la révolte d'Oaxaca. Débutant par une grève des enseignants pour la défense de leurs acquis sociaux, le mouvement s'est vite élargi à l'ensemble de la société civile qui, avec la constitution de l'APPO, demandait le départ du gouverneur corrompu Ulises Ruiz Ortiz (URO) et la mise en place d'une démocratie participative.
Durant plusieurs mois, cette large mobilisation populaire a été durement réprimée par le pouvoir et a coûté la vie à des nombreux activistes, tués pendant les affrontements et tombés sous les balles des tueurs à gages à la solde de URO et de sa clique. Dans l'introduction du livre, l'auteur affirme que Journal d'Oaxaca est le résultat du hasard : celui de se trouver au bon endroit au mauvais moment.
Kuper est tiré de sa paisible retraite, à quelques kilomètres à peine du centre ville d'Oaxaca, par les mails alarmistes de ses amis restés aux Etats-Unis et qui suivent dans la presse américaine le déroulement des événements. Obéissant à son instinct, Peter Kuper se rend sur place ' carnet à la main et appareil photo en bandoulière ' observe, enquête et dessine les barricades, les charges de la police, le peuple d'Oaxaca en lutte. Ayant constaté que les média ignorent les événements d'Oaxaca, ou en donnent une image approximative et mensongère, il commence à consigner, dans des courriers électroniques agrémentés de ses dessins qu'il envoie régulièrement à ses proches, ses considérations sur les faits qui mettent à feu et à sang la ville mexicaine. Donnant une version des faits totalement différente de celle colportée par la presse « officielle » et faisant apparaître au grand jour la férocité de la politique répressive du gouvernement mexicain, ses mails feront le tour du monde, relayés par de nombreux sites internet et diffusés par les comités de soutien à la grève.
Cette expérience marque profondément le dessinateur : désormais, il va regarder d'un autre oeil la réalité d'Oaxaca, attentif non seulement aux tensions qui traversent la région mais aussi à sa culture, ses habitants et ses paysages. Même après la fin de la révolte et tout au long de son séjour au Mexique (il y restera en tout presque deux ans et il y retournera brièvement en 2009), Kuper continue à dessiner inlassablement ce qui l'entoure, s'attardant sur la beauté d'un visage, d'un paysage ou d'un cactus majestueux, toujours poussé par sa nécessité « d'illustrer les moments obscurs d'Oaxaca et d'en capturer en même temps la lumière ».
En décembre 2010, Kuper retourne à Oaxaca, sur les lieux de la révolte de 2006, et a enrichi son journal d'un dernier chapitre qui met en perspective ses expériences et ses impressions. Entre carnet de voyage et reportage, Journal d'Oaxaca rassemble dessins, pages de bande dessinée, photographies et textes dans un témoignage vibrant d'émotions. Ce livre démontre une fois de plus le talent multiforme de Peter Kuper, observateur attentif et chroniqueur engagé du monde contemporain
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